Anniversaire de la prise des Tuileries
Ce 23 thermidor an 3 (10 août 1795) est un jour de fête à Limonest. La République a trois ans, la Terreur est finie ; Lyon n’est plus « Ville-Affranchie », mais a repris son nom. Robespierre a été guillotiné il y a un an, et pourtant on reste attaché à ses principes : « il faut faire des fêtes, doux liens de fraternité et puissant moyen de régénération ». Ce jour-là, on célèbre le troisième anniversaire de la chute de la monarchie par la prise des Tuileries le 10 août 1792.
À Limonest, ce matin à 9 heures, la cloche a sonné et Benoît Nachury, le garde champêtre, a battu du tambour pour rassembler les habitants devant l’arbre de la liberté, planté depuis 1790.
Le maire Charles-François Farge et les officiers municipaux décorés de leurs écharpes ont rejoint leurs concitoyens pour se rendre au temple de la Raison.
La fête limonoise était-elle aussi belle que les fêtes parisiennes ?
Plan de l'ancienne église devenue Temple de la Raison
Le culte de la Raison s’est bien développé en région lyonnaise et l’église, qui à l’époque se trouve en haut du chemin des Roches, est devenue le « temple de la Raison ».
Il y a déjà une « Harmonie », puisque la montée se fait en file et en musique.
Pendant la célébration, on fustige les prêtres et on chante des « hymnes patriotiques ». Mais, de tradition en France, depuis Astérix, tout se finit un verre à la main, et les concitoyens se réunissent « à la maison commune » pour prendre des rafraîchissements.
Mais tout change vite en ce temps-là, moins d’un mois après, les autorités municipales prennent acte que Philibert Chanal arrive à Limonest pour y habiter et « exercer le ministère d’un culte connu sous la dénomination de culte catholique apostolique et romain, le même qui était exercé avant mil sept cent-huitante neuf (1789) dans l’étendue de la France, qu’il entend exercer aujourd’hui dans l’étendue de la commune de Limonest » tout en déclarant « obéir aux lois de la République française ».
Conformément aux lois, il faut accepter ce prêtre, qui, un mois auparavant était « source du malheur du genre humain ».
Source :
Registre des délibérations
du conseil municipal